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la demoiselle de norgalles.

chute, le roi, la reine arrivent et crient alarme : les chevaliers de l’autre chambre se réveillent. « Ouvrez, demoiselle, ouvrez ! » Pas de réponse. Ils frappent à coups redoublés, ils menacent de briser la porte. « Tant qu’il vous plaira, dit la pucelle ; elle est forte et ne craint rien de vous. » Cependant elle aidait mess. Gauvain à revêtir ses armes. Il voulait aller sur les chevaliers qui frappaient toujours ; il conjurait son amie de lui permettre d’ouvrir. « Je m’en garderai bien, dit-elle. — Ah ! douce amie, ne faites pas dire que j’aie craint de sortir par où j’étais entré. — Au moins attendez un peu. Vous allez prendre cette autre porte et vous tiendrez sous l’arc de la voûte[1], où l’on ne vous verra pas. J’ouvrirai aux chevaliers qui, ne vous trouvant plus ici, vous poursuivront jusqu’à la chambre de mon père où cette porte conduit ; quand ils auront inutilement cherché, ils reviendront par la première porte. Et comme le couloir est étroit, vous en aurez facilement raison, l’un après l’autre. Ainsi pourrez-vous sortir comme vous le souhaitez. »

Nous épargnerons au lecteur le récit assez compliqué des luttes que mess. Gauvain eut à

  1. « Et vous serez de ça, dessous cet arc volu. » (Ms. 751, p. 131.)