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lancelot du lac.

l’ardeur de ses plaies ; son bras reprit sa première vigueur, comme auparavant le sang de mess. Gauvain l’avait rendue à sa jambe malade.

Sur la fin de la semaine, ils quittèrent le Sorelois et ils approchaient des marches d’Écosse, quand une demoiselle parut et leur vint demander s’ils tenaient à savoir où campait l’ost du roi Artus ? — « Assurément, demoiselle. — Je vous le dirai si, de votre côté, vous prenez l’engagement de me suivre pendant une heure où je vous conduirai, dès qu’il me plaira de le réclamer. » Tous les quatre consentirent.

« L’ost du roi, dit-elle, est à douze lieues d’Arestuel en Écosse, devant la Roche aux Saisnes. » C’était une forteresse dont la construction remontait au temps du mariage de Wortigern avec la sœur d’Hengist. La belle Camille, sœur du roi Hargodabran le Saxon, y résidait. Camille avait dans l’art des enchantements une science égale à celle de Viviane et de Morgain. Par ses conjurations, le roi Artus était devenu éperdûment amoureux d’elle, et elle ne désespérait pas de lui faire passer le seuil des portes d’Arestuel.

On doit se souvenir que mess. Gauvain et les vingt compagnons de sa quête s’étaient tous engagés à retourner, si le roi venait à réclamer leur service, avant l’heureux succès de