Page:Paris, ou, Le livre des cent-et-un, IV.djvu/147

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qu’ils renferment, et ce bruit uniforme produit par tant de cris divers, bourdonnement d’une ruche immense que l’on écoute sans en voir les habitants ; et ce rideau brumeux jeté sur le centre de la ville et qui ne se lève jamais en entier… Oui, tout, jusqu’à cette fumée capricieuse, ici s’élançant en jets noirs et épais, là fuyant en ondes légères, dessinant sa mobilité sur l’azur, et s’envolant en vapeur diaphane… – J’allais donc m’acheminer vers Montmartre, le seul endroit où les étrangers et les Parisiens vont voir se dérouler à leurs pieds le tableau de la capitale, lorsque je me rappelai que, sur une colline de l’est, je pouvais contempler le même panorama, sous un aspect plus pittoresque. Je me dirigeai aussitôt vers le cimetière du Père-Lachaise.

En marchant rêveur, j’oubliais la distance qui s’abrégeait comme à mon insu ; il me restait encore à franchir une longue allée de boulevart : une jeune fille, une femme et un garçon accoururent au-devant de moi pour m’offrir des couronnes qu’ils portaient en grand nombre sur des bâtons ; il y en avait de toutes blanches, de toutes jaunes, de toutes vertes, d’autres mélangées, et elles étaient tressées d’immortelles. La vue de ces fleurs me rappela de riantes idées de l’antiquité ; combien on devait en vendre aussi dans