Page:Paris, ou, Le livre des cent-et-un, IV.djvu/161

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ternelle ne devine pas tout ce que le cœur peut renfermer d’éloquent et de sublime en quelques mots.

J’observais les mouvements d’une jeune femme parmi ces massifs où se réfugie le recueillement que la distraction exile des allées principales. Cette femme aussi était veuve d’un jeune enfant ; avec quels soins je la voyais remplacer par des fleurs nouvelles les fleurs sitôt fanées, appuyer d’un pied léger sur la bêche qu’elle craignait d’enfoncer trop avant, répandre l’eau d’un petit arrosoir placé derrière un if, et sourire aux premières pointes de verdures, que dis-je ! sourire au visage de son fils, toujours riant pour elle ! Trois pieds de terre ne semblent point lui en dérober l’aspect : elle n’est plus auprès de sa tombe, mais auprès de son berceau, il dort… tendre mère ! elle lui sourit, mais elle craint de l’éveiller. Étrangère à tout ce qui n’était pas cette douce préoccupation, elle n’en fut point distraite par l’empressement manifesté autour d’elle et occasionné par l’arrivée d’un riche convoi.

Tout le monde accourait à cette rencontre ; chacun, pour éviter une multitude de détours, escaladait les tertres, souillait d’un pied fangeux les pierres tumulaires, et faisait fléchir les grilles noires, faibles remparts des demeures sépulcrales. Les personnes mêmes qui,