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LES TROIS LECTURES.

tumé le public à des représentations de dix ou douze actes ; il se croirait volé si on ne lui en donnait plus que six pour son argent !

— « Essayez d’une bonne pièce, bien jouée, dans une salle commode ; faites commencer le spectacle à huit heures pour donner le temps aux personnes que la durée des chambres ou des affaires de bourse empêchent de dîner avant six heures passées. Excepté le parterre et le paradis, mettez toutes les places au même prix pour qu’elles soient à la portée de toutes les fortunes, sans que la recette y perde ; qu’à onze heures le spectacle soit terminé pour donner aux gens du monde l’envie de revenir, et aux acteurs la possibilité de rejouer le lendemain ; enfin, créez un théâtre qui puisse s’accorder avec nos mœurs, et vous verrez s’il sera suivi. »

L’arrivée de madame et de mademoiselle de Norvel interrompit cette conversation, ou du moins ne permit plus à M. Prévannes de l’écouter. Bientôt après, la maîtresse de la maison conduisit madame de Norvel vers la place qu’elle lui réservait, sur un canapé, puis, se retournant vers Amaury, elle l’engagea, de la manière la plus gracieuse, à commencer sa lecture.

Pendant que l’auteur déroulait son manuscrit en portant sur mademoiselle de Norvel un timide regard qui demandait plus que de l’indul-