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Page:Paris, ou le livre des cent-et-un, Tome VI, 1832.djvu/238

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le parapluie. J’aime mieux être mouillé seul. »

Bientôt elle passa son bras sous le bras humide du jeune homme. À peine si elle sentit l’eau qui en découlait. Sa tête rêvait d’amour. Eugène était déjà son amant par la pensée. Eugène avait fait la grisette.

Un matin Eugène entra chez moi. Sa figure était triste. – « Croirais-tu, » me dit-il, « que Joséphine m’a trompé ? – Comment ! est-ce possible ? – Elle n’a pas toujours été vertueuse ! – En vérité ! – Avant de me connaître, elle avait connu un petit école polytechnique. »

Je ne pus m’empêcher de rire. – « Elle ne t’a pas fait d’autre aveu ? » lui demandai-je. – « Elle m’a dit encore qu’à l’âge de quinze ans… – Un ouvrier, n’est-ce pas ? – Tu le sais donc ? – Je m’en doute. Le premier qu’elle aima fut nécessairement un garçon de son âge et de son rang. Quant à nous autres, mon ami, quelque diligence que nous fassions, nous arrivons trop tard. Il y a toujours un premier venu qui ne peut être ni un petit école polytechnique ni toi. – Mais enfin, pourquoi n’arrive-t-on jamais qu’après la faute faite ? – Parce que la faute est toujours faite avant qu’on n’arrive. – Je ne te demande pas des plaisanteries, mais des raisons. – Des raisons ! Je t’en ai donné une excellente : la