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FRANÇOIS VILLON.

ces pièces sont peut-être plus récentes, et il en est qui ne manquent pas de mérite, et où l’on reconnaît la marque personnelle du poète ; mais en somme si son nom ne les recommandait pas elles passeraient assez inaperçues — sauf celle des Parisiennes — au milieu des innombrables pièces du même genre que contiennent les recueils du temps.

Il faut noter que Villon a désigné deux de ces ballades comme lui appartenant par un acrostiche, inséré dans l’envoi. Il a eu recours, plus tard encore, à ce moyen de s’assurer la propriété de ses œuvres : il a ainsi noté quatre ballades bien différentes, celle qu’il envoie à « s’amie », la ballade adressée à la Vierge au nom de sa mère, l’infâme ballade de « la grosse Margot », et une ballade en jargon, non moins honteuse dans un autre genre. D’autres fois il a seulement eu soin de se nommer dans ses vers, soit François Villon (ballade au duc de Bourbon, Lais, Testament), soit Villon (ballade envoyée de la prison à ses amis), soit même simplement François (quatrain sur sa pendaison, Dit de la naissance Marie). Ces précautions étaient alors nécessaires quand on voulait recueillir la renommée de son œuvre ; toutefois beaucoup des contemporains de Villon ne les ont pas prises : l’importance qu’il y attache prouve que de bonne heure il avait conscience de son mérite et tenait à en avoir le « bruit ». Aussi dès 1456, grâce à ses ballades, que nous n’avons peut-être pas toutes, grâce aussi au mirifique roman du Pet au diable, il était célèbre dans le monde des écoliers et pouvait s’intituler « le bien renommé Villon ».

Les ballades de Villon autres que celles qui vien-