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FRANÇOIS VILLON.

buveurs de l’Ancien et du Nouveau Testament. Avec quelle émotion Villon les supplie de le laisser entrer, et avec quelle vivacité de souvenir il le représente tel qu’il l’a connu !

Comme homme beu, qui chancelle et trépigne,
L’ai veu souvent, quant il s’alloit couchier,
Et une fois il se fist une bigne,
Bien m’en souvient, a l’estal d’un bouchier…

Prince, il n’eust seu jusqu’à terre crachier :
Tousjours crioit : « Haro ! la gorge m’art ! »
Faites entrer, quant vous l’orrés huchier,
L’ame du bon feu maistre Jean Cotart !

Entre le Testament et le dernier procès, donc probablement en 1462, se placent, comme nous l’avons vu, les sept ballades[1] écrites par Villon dans le jargon de la Coquille. Si elles sont une preuve fâcheuse de sa récidive dans le mal, elles n’ajoutent rien à sa gloire poétique. Leur seule originalité est la langue dans laquelle elles sont écrites[2]. Bien que nous n’en comprenions pas tous les mots, nous voyons sans peine qu’elles n’ont aucune espèce de valeur. Il y donne aux voleurs qui « travaillent » à Paris et dans les environs des conseils pour réussir dans leurs entreprises et éviter la

  1. . Peut-être en a-t-il fait plus. Six ballades sont dans les anciens imprimé?, cinq autres dans un manuscrit, et c’est l’une de ces cinq qui porte en acrostiche le nom de Villon ; cependant il est probable que les quatre autres sont dues à des imitateurs.
  2. . Il faut toutefois noter qu’elles montrent une variété (la 3e) ou une irrégularité (la 1e) de rythme inconnues non seulement aux autres ballades de Villon, mais à toutes les ballades du temps.