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FRANÇOIS VILLON.

saint Etienne[1] ». Quant à la sépulture, le poète l’ordonne à Sainte-Avoie, et non ailleurs : c’était, on Va vu, la seule église de Paris où on ne pût être enterré, puisqu’elle était au premier étage ; aussi ne veut-il pas de tombeau.

Car il greveroit, le planchier.


Mais du moins que sur la dalle qui le couvrira on trace son portrait à l’encre, et qu’autour on écrive l’épitaphe de ce

….. povre petit escolier
Qui fut nommé François Villon.


Le cadre est complet, et la grâce mélancolique s’y mêle à une bouffonne gravité.

Quant aux legs, beaucoup plus nombreux que ceux du premier poème, ils ont, du moins en grande partie, un caractère un peu différent. Les facéties d’écolier sur les enseignes ont à peu près disparu : on ne retrouve plus que le Barillet et le Grand Godet de Grève, dont l’appropriation se comprend sans peine[2]. Le poète continue à faire parade de sa prétendue richesse : il lègue à Guillaume de Villon sa « librairie » ; à d’autres un jardin qu’il assure posséder, mais où il entend «pion cueille assez d’osier pour fustiger Noël Jolis ; quatre poignées dans sa bourse, puis des objets de moindre valeur : une jatte de son buffet, la moitié de son long tabart, ses

  1. On appelait les pierres « miches de saint Etienne », parce qu’il fut lapidé.
  2. Sur le legs fait à Saint-Amant, voir ci-dessus, p. 123.