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FRANÇOIS VILLON.

Ailleurs, mais en atténuant quelque peu ce qui touche la dernière catégorie, il nous dépeint très bien les divers groupes entre lesquels se sont répartis ses compagnons d’études : les uns sont morts, ils sont en paix,

Et les aucuns sont devenus,
Dieu merci, grans seigneurs et maistres ;
Les autres mendient tous nus
Et pain ne voient qu’aux fenestres ;
Les autres sont entrés es cloistres
De Celestins ou de Chartreux...

Il serait difficile de donner une idée exacte de ce qu’était alors l’Université de Paris. Elle n’avait pas de local central. Avec ses différents « collèges », ses auditoires épars, ses églises, ses couvents, les maisons où logeaient les maîtres, les écoliers, et tout le peuple bigarré qui les servait ou leur servait, elle occupait, on le sait, presque toute la rive gauche de la ville, dont la muraille partait à peu près de l’endroit où est aujourd’hui l’Institut pour faire un grand arc et retrouver la Seine à l’endroit où commence la Halle aux vins ; dans ce demi-cercle était enfermée la Montagne Sainte-Geneviève, le « quartier latin » par excellence.

On commençait jeune à appartenir à l’Université : en fait, toutes les écoles en dépendaient plus ou moins. La Faculté des arts avait pour limite finale le grade de maître ès arts, qui était le plus haut qu’elle conférât, et qu’il fallait posséder pour être admis dans la Faculté de théologie ou dans celles de médecine et de décret (il n’y avait pas à Paris de Faculté de droit civil) ; mais elle n’avait pas, à vrai