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LA VIE.

appartenait à une nombreuse et riche famille parisienne. Puis ce sont d’honorables marchands, comme l’herbier Angelot, l’« espicier » Jean de la Garde, le boucher Jean Trouvé, le jeune Merle, changeur. Je ne parle pas de Robin Turgis, le maître de la Pomme de pin, dont on comprend sans peine les relations avec le poète. C’est chez lui sans doute, ou à la Mule, ou aux Trumelières, ou dans d’autres tavernes, que Villon avait lié connaissance avec ces braves bourgeois, qui ne dédaignaient pas d’y boire le bon vin d’Aunis ou d’ailleurs : plus d’un des vers où ils figurent nous désigne l’un ou l’autre comme un buveur intrépide. Tous les rangs se coudoyaient à la taverne dans la société parisienne d’alors, où il y avait entre eux peu de différence de culture, et où d’ailleurs, par les vicissitudes incessantes de ces temps troublés, chaque membre de la société était exposé chaque jour à passer du plus haut au plus bas — ou à l’inverse — de l’échelle sociale.

Le monde de l’Université proprement dite est, chose singulière, à peine représenté, sauf par Guillaume de Villon et par maître Piéride Richier, qui non seulement était professeur à la Faculté de théologie, mais dirigeait un important collège, appelé le « collège Richier ».

Le poète paraît avoir eu ses plus nombreuses accointances, ce qui étonne d’abord, dans le monde juridique et policier[1]. Il connaît maître Pierre Basanier, « notaire et greffier criminel », maître Jean

  1. C’est ce qui peut contribuer à faire croire qu’il gagnait quelque argent en travaillant pour des procureurs ou des notaires (voir ci-dessus, p. 24, note).