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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/100

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ni entré ni sorti ; personne ne sait si c’est l’écuyer du chevalier ou un autre. »

La Sale raconte encore l’histoire d’un seigneur gascon[1] qui, en 1380, était venu là-haut savoir des nouvelles de son frère, qu’il croyait avoir pénétré chez la Sibylle. Il nous rapporte ensuite qu’étant à Rome en 1422 il fut interrogé fort curieusement, par plusieurs seigneurs lorrains et bourguignons qui se trouvaient là, sur la caverne de la Sibylle, où ils s’imaginaient à tort qu’il avait pénétré. L’un d’eux, Gaucher de Ruppes, lui jura « sur sa bonne foi et l’ordre de chevalerie » qu’un oncle de son père affirmait y avoir été, et que dans la famille on était convaincu qu’il y était retourné : Antoine pourrait sans doute lui en donner de sûres nouvelles. « Auquel je répondis, et je répondrais à tous ceux qui soutiendraient telles choses, qu’il était mal informé ; et que ce n’était que fausse croyance à tous ceux qui y ajoutent foi, et qu’ils abandonnent le chemin de la vérité, et en ce je veux vivre et finir mes jours. »

  1. La Sale s’entretint avec un « mout vieil homme », qu’il appelle Colle de la Mandelée, qui avait servi de guide à ce seigneur, nommé de Pacs ou de Pacques : « Je demandai d’où le chevalier était ; il me dit qu’il ne savait pas bien vraiment, car il ne fut que ce jour avec lui ; mais il devait être des parties de Gascogne ou de Languedoc ; car lui et ses gens disaient oc, la langue qu’on parle quand on va à Saint-Jacques. »