Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/113

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siècle et, d’après un de nos poèmes, fut vaincu par un Guillaume d’orange.

Spolète a conservé un beau souvenir de son antique puissance dans le grandiose viaduc, – le Ponte…delle…Torri, – jeté sur un ravin sauvage au VIIe siècle, par le duc Theudelapius. Elle a beaucoup d’autres monuments dignes d’être vus, de l’époque romaine, du haut Moyen Âge et de la Renaissance. Sa cathédrale présente les styles les plus divers. Le portail principal montre au cintre une grande mosaïque de 1207 et, dans les jambages, d’admirables et bizarres ornements du XIe siècle, signés du nom de Gregorius…Meliorantius. Le chœur est illuminé par les fresques de Filippo Lippi, les dernières qu’il ait peintes. Il y a surtout un couronnement de la Vierge, malheureusement endommagé, où la Vierge, adorablement belle, vêtue d’un manteau blanc tout brodé d’or, est entourée d’un délicieux pullulement d’anges. Et ce qui rend ces suaves peintures plus chères encore, c’est qu’on voit tout près du chœur, au-dessus d’une arcade, le tombeau du peintre, qui mourut à Spolète avant d’avoir achevé son œuvre. Ce tombeau, que Laurent le…Magnifique voulut, de si loin, consacrer à son ami, a toute l’élégance florentine : au-dessus d’un sarcophage un médaillon porte l’image délicatement modelée de Filippo, et sur le sarcophage