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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/127

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LA LÉGENDE
DU TANNHÄUSER[1]

Quand Richard Wagner, en 1842, composa son drame musical de Tannhäuser, il n’était pas encore en pleine possession de toutes les idées qu’il devait plus tard saisir et réaliser avec tant de force, mais elles flottaient déjà dans son esprit, et il avait au moins indiqué, dans le Vaisseau fantôme, celle qui les domine et les résume toutes et qu’il devait plus puissamment incarner dans le Tannhäuser. Je veux parler de cette conception grandiose d’après laquelle la musique, étroitement unie à la poésie et sortant de la même âme, doit être l’interprétation la plus profonde et la plus pathétique du mystère de la destinée humaine, suspendue

  1. On trouvera dans cet article le héros de la légende et du drame appelé tantôt le Tannhäuser, tantôt simplement Tannhäuser. C’est la première forme qui est la plus authentique : le Minnesinger dont nous ignorons le prénom n’était désigné, de son temps, que par le nom de la famille des Tannhausen, à laquelle il appartenait. Mais de bonne heure on a dit simplement Tannhäuser. J’ai ramené à cette forme consacrée les variantes (Tanhuser. Danhuser, etc.) qu’on trouve dans les documents anciens. – Je renvoie une fois pour toutes à l’excellente étude de M. Erich Schmidt, parue dans le numéro de novembre 1892 de la revue allemande Nord und Süd.