Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/131

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primitive bien plus ancienne, mais elle n’est pas germanique, elle est celtique, elle est née dans cette race poétique par excellence, dont faisaient partie les Gaulois, nos pères, à laquelle appartiennent aujourd’hui les Irlandais, les Gaëls d’Écosse, les Gallois d’Angleterre et les Bretons de France. C’est dans l’imagination rêveuse, mélancolique et passionnée de cette race que se sont élaborées, sinon formées, – car beaucoup d’entre elles remontent à un passé plus lointain encore, – les plus belles fictions du Moyen Âge. Elles se sont perdues dans leur langue originaire, mais au XIIe siècle, ayant exercé sur les Français une incomparable fascination, elles prirent une forme française où elles se modifièrent notablement, et passèrent ainsi, grâce à l’influence extraordinaire de la poésie française, dans tous les pays de l’Europe et notamment en Allemagne.


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La légende du Tannhäuser a une histoire analogue, bien que l’intermédiaire français y fasse défaut. La source directe où Wagner l’a puisée n’est pas, cette fois, un poème allemand du XIIe siècle ; c’est une chanson populaire sensiblement plus récente. Il l’avait trouvée chez Henri