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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/167

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aux tortures de Jésus, malgré le bienfait qu’il en avait reçu. Un curieux passage d’une chanson de geste nous a seul conservé une légende fort semblable où Marcus, qui n’est plus le soldat blessé par Pierre, mais le lépreux guéri par le Seigneur, frappe le Christ, et est l’objet d’une malédiction particulière, à l’aide de laquelle on expliquait bizarrement l’incurabilité de la lèpre :

 
Dius, tu garis Marcus, ki tous fu enleprés :
Mesiaus fu de viaire et de bouche et de nés,
Li premiers hons en terre ki en fu encombrés.
Ice fu li premiers, dire l’oï letrés,
Ki te mist a l’estache quant tu i fus menés,
Et tu le maudesis, meïsmes Damedés,
Ke jamais pour s’amour ne fust lepreus sanés,
Ne sera il pour voir, ja Dius n’en ert faussés 5.


Répandue à Venise, à Naples, en Sicile, la légende de Malc a donné lieu à des expressions proverbiales qui en attestent la popularité : on dit en Sicile, d’une personne laide et mal plaisante : Havi’na faccia di lu judeu Marcu 6. Lu judeu Marcu est devenu, par une sorte d’assimilation à Judas, lu Juda-Marcu dans des chants populaires siciliens 7. Il nous paraît probable que c’est cette même légende (