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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/261

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me paraît bien plus probable que ce dernier provient d’un mélange de l’histoire de l’oiseau donneur d’avis avec une autre histoire relative à un oiseau montreur de trésors. La question ne se déciderait que si, comme on peut fort bien l’espérer, on retrouvait notre conte même dans la littérature sanscrite [1].

On peut dès à présent affirmer que les trois préceptes de l’oiseau, plus ou moins altérés ailleurs, sont donnés dans le roman grec sous une forme très voisine de l’original. On y reconnaît une symétrie qui est troublée dès qu’on en modifie un, et qui devait s’exprimer, dans la langue primitive, par des mots mieux faits que ceux du grec pour la mettre en pleine lumière. Voici comment on peut les traduire tels qu’ils étaient sans doute en sanscrit :

 
Ne poursuis pas l’inattingible.
Ne regrette pas l’irrecouvrable.
Ne crois pas l’incroyable.

  1. On trouve une sorte de parodie de notre conte dans une fable qu’on peut appeler les Trois Vérités du Loup, et qui apparaît d’abord dans le « Romulus de Marie de France » (Hervieux, les Fabulistes latins, t. II. p. 574 ; cf. Marie de France, t. II, p. 324. et la jolie fable latine rythmique dans Hervieux,p. 475). Ailleurs, il s’agit d’un renard (Pauli, Schimpf und Ernst, n° 380, etc.). Le loup est aussi devenu un renard, et la fable a perdu son sens premier dans Odon de Sherrington, n° LXXIII (Hervieux, p. 626 ; cf. Libro de los Gatos, n° 49).