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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/58

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et c’est au moment où l’armée lève son camp pour revenir à Roncevaux par le même chemin qu’il répète :

 
Hauts sont les monts et ténébreux et grands,
Les vaux profonds où courent les torrents.


On ne trouve rien de pareil à propos de Roncevaux même : il ne s’agit là ni de défilés, ni de vallées ténébreuses. Le poète parle toujours d’un « champ », et l’aspect qui s’offre aux yeux de Charlemagne quand il revient sur le lieu du combat n’est pas celui d’une gorge étroite : il voit le champ, les vaux et les monts, — c’est-à-dire la plaine avec les hauteurs qui l’entourent, — couverts de morts ; à deux lieues en avant, — sur la route qui mène à l’Èbre, — il aperçoit la poussière des Sarrasins qui s’enfuient.

Dans la description même du combat, il y a peu de détails qui nous permettent de compléter ces indications ; mais il n’y en a pas qui les contredisent. La scène célèbre où Olivier, du haut d’un «pui[1] », voit « à sa droite, par une vallée herbue », s’avancer les Sarrasins s’explique fort bien s’il est monté sur une des hauteurs méridionales ou occidentales et regarde du côté de Pampelune. L’ «

  1. C’est-à-dire sur une montagne, et non sur un pin, comme avaient lu les premiers éditeurs.