Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/64

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de ce que pouvait être au temps de Charlemagne la flore des montagnes qui entourent Roncevaux : les bois peuvent avoir péri et avoir été renouvelés deux ou trois fois depuis le moyen âge… Au XIIIe siècle, d’après le poème latin en l’honneur de l’hospice, le terrain y était absolument stérile ; mais il peut bien avoir été boisé au VIIIe siècle, et, s’il l’était, la série ascendante Roncevaux — Ibañeta — Altabiscar — Château-Pignon devait comporter : hêtres et genévriers avec quelques pins — pins et sapins — sapins. Le pin des Pyrénées est un très bel arbre, qui élève son dôme fort au-dessus des hêtres : il devait attirer l’attention de qui le voyait en passant. Les pins sont rares aujourd’hui dans toute cette région ; cependant j’en ai vu aux alentours du pic d’Anie, et il a pu y en avoir quelques-uns au sommet d’Ibañeta, qui est à peu près à la même altitude[1]. »

Rien ne nous empêche donc de croire qu’il y ait eu des pins, lors de la bataille, au moins au col d’Ibañeta,

  1. Quand Charlemagne arrive à Roncevaux, il trouve, dit la Chanson, « dans la prairie les fleurs de tant d’herbes qui sont rouges du sang de nos barons ! » Roncevaux est encore, sauf les bois, une grande prairie couverte de fleurs dans la belle saison ; mais un trait de ce genre peut bien, avouons-le, avoir été imaginé. — Les pèlerins du XIIe siècle voyaient à Roncevaux des aubépines et des noisetiers : ces deux arbustes croissent encore dans la plaine de Roncevaux.