Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/68

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ose dans nos poèmes. Aucun ne parle des bagages, ni ne montre l’ennemi posté sur un point culminant, et, de là, interceptant la route et rejetant les Francs dans la vallée. Ni la différence d’armement, ni le désavantage de la situation ne sont mentionnés. Le récit du faux Turpin, quoiqu’il présente des confusions, est encore celui qui conserve le plus de traits qu’on peut regarder comme appartenant à la réalité. Les Sarrasins, au nombre de cinquante mille, — les Français sont vingt mille, — se sont cachés « dans les bois et les collines » qui entourent Roncevaux : à l’aube, un premier corps de vingt mille hommes sort de l’embuscade et attaque les chrétiens . « dans le dos » ; il est tout entier exterminé avant la troisième heure ; mais alors le second corps, de trente mille hommes, attaque les Français, fatigués par le premier combat[1], les tue tous, excepté Roland, — qui seul tient tête, — et une centaine d’autres qui se sont cachés dans les bois, puis, — on ne sait trop pourquoi, — recule d’une lieue. Roland rallie, en sonnant son cor d’ivoire, les Français épars et attaque à son tour les ennemis ;

  1. On peut voir là un vague souvenir de ce qui semble s’être réellement passé : attaque de l’arrière-garde par une première force (les Basques), puis par une seconde (les Musulmans).