Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/92

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si grand fracas qu’il semble que tout s’écroule. Mais dès qu’on a mis les deux pieds sur le pont, il se trouve assez large, et plus on avance, plus il s’élargit et plus le bruit de l’eau s’apaise. Au sortir du pont le chemin est large et uni ; après un peu de marche on voit des deux côtés du chemin deux dragons qui semblent en vie et dont les yeux jettent des flammes ; mais ils sont faits « artificialement » et inoffensifs. Quand on les a passés, on arrive sur « une petite placette carrée », devant deux portes de métal qui « jour et nuit battent sans cesse », si bien qu’il semble qu’on n’y pourrait passer sans être saisi et mis en morceaux. Don Anton Fumato n’alla pas plus loin. Quand il revint, il parla de l’entrée et de la « veine de vent » tout comme les premiers explorateurs, « ce qui donnait plus de foi dans les autres choses qu’il disait ». Malheureusement Don Anton Fumato « par lunaisons n’était mie en son bon sens, et en sa maladie allait et venait en plusieurs lieux et disait de merveilleuses choses », et cela nuisait un peu à l’autorité de son témoignage ; « toutefois l’affirmait-il quand il était dans son bon sens, et autrement il était prudhomme et de bonne conversation ». Il racontait même qu’il avait guidé un jour dans le souterrain deux Allemands, et que ceux-ci, arrivés aux portes de métal,