Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/94

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on les conduisit, à travers des chambres, des salles, des jardins, plus beaux les uns que les autres et pleins de dames et de demoiselles, de chevaliers et d’écuyers noblement vêtus, jusqu’à la reine, qui les reçut assise sur un trône magnifique et leur fit le meilleur accueil, dans leur langue maternelle, – car la reine et tous les habitants du lieu, quand ils y ont passé trois cent trente jours, parlent toutes les langues du monde ; quand ils y ont passé neuf jours, ils les comprennent sans les parler.

Après avoir entendu le chevalier exprimer son admiration pour tout ce qu’il voyait, la reine lui dit :

« Il y a plus encore, c’est que nous serons en l’état où vous nous voyez tant que le monde durera.

– Et quand le monde finira, madame, que deviendrez-vous ?

– Nous deviendrons ce qui est ordonné ; n’essayez pas d’en rien savoir. »

Puis elle lui fit connaître les coutumes du pays : il pouvait rester huit jours et sortir le neuvième ; s’il ne sortait pas le neuvième, il lui faudrait attendre le trentième, puis le trois cent trentième, et s’il ne sortait pas au trois cent trentième, il ne sortirait jamais. Il devait, en outre, ainsi que son