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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/98

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il s’avisa d’une grande malice : il fit croire au chevalier qu’on avait secrètement instruit leur procès et qu’on les cherchait tous deux pour les faire mourir. Alors le chevalier, désespéré, retourna droit à la caverne ; avant d’y entrer, il dit à des pâtres qui gardaient leurs troupeaux sur le mont : « Mes amis, si vous entendez parler de gens qui cherchent un chevalier qui se repentait de son péché et auquel le pape n’a pas voulu pardonner, parce qu’il avait été dans cette cave de la reine Sibylle, dites que c’est moi, que, n’ayant pu recouvrer la vie de l’âme, je n’ai pas voulu perdre celle du corps, et que, si l’on veut me trouver, on me trouvera en la compagnie de cette reine. » Il leur remit une lettre, d’un contenu semblable, pour le capitaine de Montemonaco, et, tout pleurant, suivi de son écuyer qui ne pleurait pas, il entra dans la caverne, et jamais, depuis, on n’eut de leurs nouvelles.

Cependant le pape avait résolu d’accorder au chevalier l’absolution tant attendue. Quand il sut qu’il était parti de Rome, il fut très inquiet, « car s’il était parti, c’était par désespération, dont il se sentait très coupable ». Il envoya de tous côtés, notamment au Mont de la Sibylle, des messagers porteurs de lettres d’absolution ; mais ils ne