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A


’Αβάκιον. 1° Longue table rectangulaire, ou boîte, destinée à faciliter les calculs. La surface supérieure est gravée de lignes ou de rainures parallèles sur lesquelles ou entre lesquelles on fait courir des jetons, qui prennent, suivant leur place, une valeur différente.

2° Tables divisées en compartiments variés et servant à différents jeux, analogues à nos dames ou nos échecs, où l’on employait des jetons (Voy. Πεττεία).

3° Table ou dressoir destiné à supporter les ex-voto dans les temples, ou, dans les appartements luxueux, la riche vaisselle et les objets précieux (Voy. ’Αγγοθήκη).

4° Tablette posée dans le chapiteau des colonnes grecques immédiatement au-dessus de l’échine (ἐχῖνος), pour servir de support à l’entablement. Rond comme l’échine même dans les plus anciennes colonnes doriques, l’abaque devient carré dans la colonne dorique parfaite ; dans les chapiteaux ioniques il est réduit à une simple moulure, ove ou talon ; dans le corinthien, il se décompose d’ordinaire en trois moulures : un cavet, un filet et un quart de rond, et épouse les formes des volutes angulaires (Voy. Ἐπίκρανον, Κιονόκρανον, Κίων).


’Aβακίσκος. — Petit cube ou dé coloré, de pierre, de verre ou d’argile, qui


servait à la confection des ouvrages en mosaïque (Voy. Λιθόστρωτον).


Ἄβατον. — Se dit d’un temple ou d’une partie de temple dont l’accès est interdit aux profanes ; c’est un synonyme du mot ἄδυτον ; mais il s’applique aussi à des sacrifices mystérieux et réservés, et à des lieux ou des routes qu’on ne peut traverser sans sacrilège.


Ἄβολος [στολή]. — Nom d’une sorte de manteau devenu l’abolla des Latins. La forme ἀβόλλα se trouve d’ailleurs également.


Ἃβρα. — Jeune esclave ou jeune servante privilégiée, à qui les riches maîtresses de maison donnaient leur confiance, et qu’elles chargeaient de fonctions un peu relevées et délicates ; femme de chambre, presque dame de compagnie (Voy. Δμώς).


’Aβράξας ou Άβράσας. — Ce mot, formé peut-être d’une réunion de lettres formant le chiffre 365 (nombre des jours de l’année), était, dans la secte gnostique, le nom du Dieu suprême. Il en est arrivé ensuite à désigner les pierres gnostiques sur lesquelles il se trouve gravé seul ou accompagné de figures et de signes symboliques, et même sur les pierres du même genre où il ne se lit pas.


’Aβυρτάκη. — Espèce de sauce très piquante, peut-être d’origine perse, où il entre, parmi d’autres ingrédients, des poireaux, du cresson, des graines de grenade, des câpres.


’Αγαθοεργοί. — Cavaliers Spartiates, au nombre de cinq, libérés chaque année du service militaire, et gardés cependant la disposition