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Page:Paris chantant, romances, chansons et chansonnettes contemporaines - 1845.djvu/9

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Le livre que nous présentons au public n’est pas un livre.

C’est une collection faite au jour le jour et au courant des circonstances. C’est Paris pris sur le fait de ses joies, de ses railleries, et de quelques-unes de ses tristesses. Celles-ci seulement tiennent la moindre place dans cet ouvrage, et la raison en est facile à concevoir.

Tout en laissant pour ce qu’elle vaut la vieille locution du Français né malin, il ne faut pas se dissimuler que dans le sang gaulois il y a pour la gaieté quelques molécules de plus que pour la mélancolie.

Et c’est tant mieux ! Et s’il est quelque chose à regretter du haut de l’apogée où nous avons hissé la civilisation moderne, c’est ce vieux rire de nos pères, un peu trop dissimulé sous le pli boudeur de la gravité de leurs fils.

Quoi qu’il en soit, réjouissons-nous encore du peu qui nous reste de cette verte folie, prenons soin de ne pas en étouffer les éclairs, plaisons-nous quelquefois à les poursuivre, à les surprendre au sein des nuages sombres où se dérobent nos fronts.

Il ne faut pas donner à croire que nous ne savons plus rire.