Page:Paris ou le livre des 101, tome 14, 1831.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la Visitation, était un couvent de Minimes, appelés communément les Bons-Hommes, parce qu’à la cour de Louis XI on avait coutume de donner le nom de bon homme à François de Paule, fondateur de cet ordre : ce fut le premier couvent que les Minimes possédèrent dans les environs de Paris. Anne de Bretagne y fit élever une église appelée Notre-Dame-de-toute-Grâce, qui ne fut entièrement achevée que sous François Ier. On y voyait les tombeaux de Françoise de Veyni d’Arbouse, femme d’Antoine Duprat, et celui du comte de Rantzau, maréchal de France, sur lequel étaient inscrits ces vers, qu’on croirait échappés à la plume d’un Cyrano :


   Du corps du grand Rantzau, tu n’as qu’une des parts :
   L’autre moitié resta dans les plaines de Mars.
   Il dispersa partout ses membres et sa gloire.
   Tout abattu qu’il fut, il demeura vainqueur ;
   Son sang fut en cent lieux le prix de sa victoire,
   Et Mars ne lui laissa rien d’entier que le cœur.

Supprimé en 1790, ce couvent a été en partie remplacé par un chemin qui adoucit la pente de la montagne des Bons-Hommes, et par de vastes bâtimens consacrés à une filature.

Un autre couvent s’élevait autrefois à Chaillot, à l’entrée de la grande rue, du côté de l’avenue de Neuilly. Des religieuses chanoinesses de Ste-