mieux alimenter l’habitant de la campagne & ſes beſtiaux, d’où il s’enſuivra qu’il ſera en état d’en poſſéder un plus grand nombre, & que la race humaine elle-même pourra s’augmenter, puiſqu’on aſſure que ce légume eſt propre à la population, & que la quantité d’enfans qu’on voit en Irlande, eſt due à l’uſage que les habitans font des Pommes de terre, ſoit parçe qu’elles les préſervent des maladies du premier âge, ſoit parce qu’elles donnent à leurs parens plus d’aiſance & une conſtitution plus robuſte.
Je ne me laiſſe pas gagner par l’entouſiaſme au point de m’aveugler ; mais en voyant la fécondité, preſque miraculeuſe, de cette plante, qui pourroit lui refuſer ſon admiration ?
On trouve, dans le Journal Economique du mois d’Octobre de 1770, qu’il y a des Pommes de terre qui ont produit juſqu’à cent quarante tubercules, dont vingt-quatre peſoient de douze à ſeize onces chacune ; ſoixante étoient d’une groſſeur ordinaire, & les autres étoient fort petites : il faut remarquer