c’eſt pourquoi, au lieu de mettre la pulpe à la preſſe, je la délayai tout de ſuite dans une terrine pleine d’eau ; l’eau s’eſt chargée de beaucoup d’écume & eſt devenue trouble comme du cidre ſortant du preſſoir. Cette eau ayant été décantée, & la fécule bien lavée, j’ai reconnu que tout étoit ſemblable à l’opération précédente.
Le ſuc réſultant de vingt livres de Pommes de terre, les différentes eaux colorées & décantées de deſſus la fécule, ayant été clarifiés, filtrés & évaporés, ont donné dix-neuf onces d’extrait, qui s’humecte un peu à l’air, & n’eſt ſoluble dans aucun menſtrue ſpiritueux ; ſa ſaveur, ſa ſolubilité dans l’eau, le peu d’action que l’eſprit-de-vin a ſur lui, manifeſtent ſon état gommeux & ſalin.
Le ſuc des Pommes de terre eſt abſolument ſemblable à celui de bourrache & de bugloſſe pour la couleur & l’odeur ; ſa ſaveur eſt fade. Expoſé à l’air pendant quelques jours dans une température moyenne, il paſſe à l’état