Page:Parmentier - Manière de faire le pain de pommes de terre, 1779.djvu/11

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terre cuites & de pommes de terre deſſéchées ; enfin, il y en a qui, plus inſtruits, ont cherché à introduire dans chacune de ces préparations, du levain de froment ou de ſeigle, ſans être plus heureux. Voilà donc les ſubſtances que l’on s’opiniâtre toujours, malgré la raiſon, l’expérience & l’obſervation, à mettre en parallele avec le pain que je préſente, avec un pain blanc, léger, œilleté & ſavoureux, à qui il ne manque abſolument rien pour reſſembler á celui du blé.

S’il falloit inférer ici les diverſes réclamations faites au ſujet du pain de pommes de terre, & les réponſes qu’elles ont néceſſairement occaſionnées, un volume ne ſuffiroit pas ; mais qu’importe au public qu’une découverte appartienne à telle ou telle ſource, pourvu qu’elle ait quelques rapports avec ſon bonheur, & qu’elle ne l’induiſe pas en erreur sur ſes principaux beſoins ? Je me contenterai ſeulement de faire remarquer que mon reſpect pour la propriété d’autrui, ne s’étant jamais démenti, j’ai examiné, avec l’attention la plus ſcrupuleuse, les titres des réclamans, & je leur ai prouvé que nous étions entièrement oppoſés d’opinions & de moyens, puisqu’ils mettoient toujours à contribution, les grains pour moitié ou pour un tiers, tandis que la pomme de terre ſeule me ſuffisoit ; qu’elle réuniſſoit toutes les reſſources