Page:Parmentier - Manière de faire le pain de pommes de terre, 1779.djvu/6

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ce qu’en avoient dît le petit nombre de ceux qui s’étoient livrés à ce genre de recherches, je m’empreſſai de leur payer le juſte tribut d’éloge qui leur étoit dû. Mais tout en rendant hommage aux vues patriotiques qui les animoient, je ne diſſimulai pas en même tems que loin de me mettre sur la voie, ils n’avoient ſervi qu’à augmenter les difficultés du problème que je cherchois à réſoudre ; ſavoir, changer la pomme de terre, ſans le concours d’aucun agent étranger, en pain comparable, soit pour l’aspect, soit pour le degré alimentaire, à celui de froment. Je n’ai rien oublié pour en venir à bout ; enfin mes vœux ſont remplis, & je publie volontiers que je m’étois trompé.

A peine eus-je entrevu la poſſibilité de ce changement, que je l’annonçai. Mais quoique mon procédé ſoit publié depuis deux ans dans mon Avis aux bonnes ménagères, page 85, perſonne n’a eu la curioſité de vérifier s’il étoit exact & vrai, perſonne n’a revendiqué : c’eſt en effet de cette manière que marche la découverte des choſes vraiment utiles ; une publicité éclatante n’eſt jamais leur apanage. Comme je n’avois nulle prétention au mérite d’un pareil travail, je ne fus pas touché de cette eſpèce d’indifférence ; & ſans l’authenticité qu’il falloit