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Recherches

Nature ne nous offre jamais cette matière ſaline que mêlée & confondue avec des ſubſtances extractives, mucilagineuſes, très-alimentaires, de manière qu’elle eſt toujours dans l’état de muqueux ſucré ; or ſi à la Cochinchine, on mange du ſucre au lieu de pain, ſi les Nègres-marrons s’en nourriſſent également, c’eſt qu’au ſortir de l’intérieur des cannes ſous une forme mielleuſe, il eſt un corps compoſé, que l’art de le rafiner détruit pour le ramener à l’état ſimple d’un vrai ſel eſſentiel.

Le miel paroît plus muqueux & plus nutritif dans les nectaires des fleurs qu’après que les abeilles l’ont dépoſé dans leurs ruches ; l’élaboration qu’il a ſubie dans l’eſpèce de digeſtion qu’elles en ont faites, a rendu le vrai ſucre que le miel contient, plus pur, plus nu & plus ſenſible à nos organes, de même que toutes les opérations que l’on ſait ſubir au ſucre pour le débarraſſer des entraves muqueuſes dont il n’eſt jamais exempt : le veſou ou le miel de la canne, eſt plus nourriſſant que la moſcouade, & cette dernière l’eſt davantage que la caſſonade, qui perd de cette propriété à mesure qu’elle ſe rapproche de