Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/527

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
509
ſur les Végétaux nouriſſans.

& des Princes, il y a des vides plus ou moins grands, incultes, ſur leſquels on permet aux Gardes de faire paître des beſtiaux qui trouvent à peine un peu d’herbe à brouter ; que d’avantages n’en retireroit-on point s’ils étoient couverts de nos racines, qui réussiroient à cauſe de l’humidité qui y règne continuellement ? Il y a des forêts où il ne peut croître que de la bruyère & du genêt ; le gland qu’on y recueille eſt affermé juſqu’à douze mille francs : que de places inutiles qu’on pourroit occuper par cette Plante, la glandée manque ſi ſouvent !

Pendant le ſéjour que M. Blanchet fit dans le haut Poitou, il détermina par l’exemple & ſa généroſité, les petits cultivateurs qui n’avoient qu’une portion de terrein très-circonſcrit, à y planter des pommes de terre, qui ont ſuffi par la ſuite à leur ſubſiſtance pendant tout l’hiver : ſix années après, ayant eu occaſion de repaſſer dans le canton, il fut comblé de bénédictions par ces bonnes gens qui lui crioient les larmes aux yeux : vous nous avez ſauvé la vie, brave homme, en nous montrant à retirer du coin de notre champ ce qu’à peine des arpens entiers nous rendoient !