Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/158

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Par les blondes plaines de riz
Ton souffle court, ton parfum rôde,
Musquant les lacs mauves que brode
La pourpre des pyrus fleuris.

La Chinoise, aux lueurs des bronzes,
En allume ses ongles d’or
Et sa gorge citrine où dort
Le désir insensé des bonzes.

La Japonaise, en ses rançons,
Se sert de tes acres salives
Pour pimenter ses chairs olives,
Pour ensorceler ses suçons.

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Ô Marion, toi, Japonaise
Par tes imperceptibles pieds,
Ces parfums sont les familiers
De ton corps en fleur que je baise.

Corps à l’art païen dérobé,
Marbre en vie, écume de l’onde,
Pulpe de fruit, piment, fleur blonde,
Chair de femme et chair de bébé !