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Parfums aimés


xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxI

Quand par la nuit, comme un voleur,
Désertant l’énervante alcôve,
De tes bras altiers je me sauve
Sans force, sans voix, sans chaleur ;

Quand je me hâte en la nuit froide,
Le front pâle, les yeux rougis,
Fiévreux, regagnant d’un pied roide
Tristement mon triste logis ;

Lorsque je fends l’ombre funèbre
À pas indécis, plein d’émoi,
Doucement je songe à part moi…
L’horreur des minuits m’enténèbre.

Emmitouflé dans ce manteau
D’ombres propice aux songeries,
Je vais savourant le gâteau
Des ressouvenances chéries.