Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/175

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Loge d’Artiste


Dans le gris-bleu qui va montant
D’infinissables cigarettes,
Poudrée à blanc sous des aigrettes,
L’artiste rêve en s’éventant.

Elle songe au pays distant
Qui se peint de couleurs abstraites :
Des buissons roses de fleurettes
Sous un ciel vert inconsistant.

Le Japon, c’est ainsi qu’on nomme
Sur l’affiche de l’hippodrome
Cette île où sont les cygnes noirs ;

Et ce mirage de patrie
Calme le spleen des promenoirs
Et les relents de l’écurie.