Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Voix de bêtes et voix de gens,
Et de vendeurs et d’indigents ;
Et quelquefois, d’une gouttière,
De l’eau qui tombe en la rivière,

Rivière où se mirent très peu
Les maisons au toit rouge ou bleu ;
Et les fenêtres sont fleuries
De fleurs malades et flétries.

Et des bruits, du matin au soir,
De choses que l’on ne peut voir,
Et des appels de voix sonores
Meurent dans les eaux incolores,
 
Dans les eaux sales, dans les eaux
Tristes, stagnantes, sans échos,
Où pleurent des maisons croûlantes,
Des eaux invisibles, très lentes.

Jamais de barques ; des pontons
Vermoulus rivés aux maisons ;
C’est un quai de l’ancienne ville,
Ayant cent ans, peut-être mille.