Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
Parnasse de la Jeune Belgique


Les Violettes du crâne


Le crâne que j’ai sur ma table
Est celui, dit-on, d’un bandit
Que pour un meurtre épouvantable
L’an mil huit cent trente on pendit.

Chose étrange ! dans sa structure
Ce crâne n’a rien d’anormal,
Rien de saillant dans l’ossature,
Et son rictus même est banal…
 
C’est une simple boîte osseuse
Comme tous les crânes le sont :
Son existence aventureuse
N’est pas écrite sur son front.

Mon Dieu ! je n’en suis pas plus triste,
N’étant pas assez Allemand
Pour jouer au phrénologiste,
J’en fais mon deuil tout simplement.