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ANDRÉ FONTAINAS


Éden de Poètes


 
J’en ai la vision, quelquefois, dans mes rêves :
Je vois un Paradis, plein d’éclatantes fleurs,
Qui s’ouvre par instant, à la lueur des glaives.

Ils pendent à la branche ainsi que de longs pleurs
Qui perlent, s’effilant aux paupières d’amantes,
Et de leur joue altière effacent les couleurs.

Dans le fracas mourant des lointaines tourmentes,
Je vois aux cieux monter un nuage rosé
Aux odeurs de cinname et de myrrhe fumantes.