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Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/253

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CHANT X.

Voyons pourtant, et gardez-vous de croire
Qu’ici je tremble : on ne refuse pas
D’être battu par d’aussi jolis bras. »
Non, attendez, et nous allons descendre,
Dit Gondula, sensible à ce propos.
Et les trois sœurs sautent de leurs chevaux ;
Et Gabriel songeait à se défendre,
Mais tout-à-coup il s’arrête et reprend :
« Ce sacrifice, entre nous, n’est pas grand.
Je n’ai sur moi qu’une robe très-fine ;
Un dur acier couvre votre beau corps.
Pourquoi gêner cette taille divine ?
Dégagez-la, nous combattrons alors. »
Ces mots adroits qu’il prononce avec grace,
Et dont le sens est écrit dans ses yeux,
Font beaucoup rire et n’en valent que mieux :
La grace est tout, avec elle tout passe.
« Il a raison, dit la vive Rista. »
On rit encore, et l’armure on ôta.
Quel doux moment ! la transparente gaze
Laisse admirer à l’Ange connaisseur
De mille attraits la forme et la blancheur.