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MA MORT.


De mes pensers confidente chérie,
Toi, dont les chants faciles et flatteurs
Viennent par fois suspendre les douleurs
Dont les amours ont parsemé ma vie,
Lyre fidelle, où mes doigts paresseux
Trouvent sans art des sons mélodieux,
Prends aujourd’hui ta voix la plus touchante,
Et parle-moi de ma maîtresse absente.

    Belle Aglaé, pourvu que dans tes bras
De mes accords j’amuse ton oreille,
Et qu’animé par le jus de la treille,
En les chantant, je baise tes appas ;
Si tes regards, dans un tendre délire,
Sur ton ami tombent languissamment ;
À mes accens si tu daignes sourire ;