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Page:Parseval - Philippe-Auguste, t. 1, 1826.djvu/175

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PHILIPPE-AUGUSTE.

Comme on entend, la nuit, ces chants pleins de mystère
Que forme, en soupirant, la lyre solitaire,
Quand, suspendue au frout de quelqu’arbre mouvait.
Elle flotte livrée aux caprices du vent,
Ou qu’une ombre légère au fond des bois cachée,
De sa main fantastique, en passant, l’a touchée.
La voix tendre disoit : « Ah ! viens me secourir, »
Et ses sons, par degrés, fuyoient, sembloient mourir.

Le héros, que séduit cette voix inconnue,
Du bosquet, en marchant, suit la sombre avenue.
Bientôt il aperçoit le solitaire abri
Du bosquet où la vierge… O lune ! astre chéri,
C’est toi dont le jour, cher à son ame rêveuse,
Lui découvre le seuil de l’enceinte amoureuse.
Il s’en approche, il entre ; il voit au sein des eaux.
Et distingue, à travers leurs limpides réseaux,
Une beauté qui dort et qu’agite un doux rêve ;
De son sein ravissant l’albâtre se soulève ;
Son cœur bat, et sa voix forme des sons confus,