Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/149

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fection de cette loi par sa simple lecture, où l’on voit qu’on y a pourvu à toutes choses avec tant de sagesse, tant d’équité, tant de jugement, que les plus anciens Législateurs Grecs et Romains en ayant quelque lumière en ont emprunté leurs principales lois ; ce qui paraît par celles qu’ils appellent des douze tables, et par les autres preuves que Josèphe en donne.

Mais cette loi est en même temps la plus sévère et la plus rigoureuse de toutes, obligeant ce peuple pour le retenir dans son devoir à mille observations particulières et pénibles sous peine de la vie. De sorte que c’est une chose étonnante qu’elle se soit toujours conservée durant tant de siècles parmi un peuple rebelle et impatient comme celui-ci ; pendant que tous les autres États ont changé de temps en temps leurs lois, quoique tout autrement faciles à observer.

[§] Ce peuple est encore admirable en sincérité. Ils gardent avec amour et fidélité le livre où Moïse déclare qu’ils ont toujours été ingrats