Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/210

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primés. Il faut donc que le Messie soit venu, et que la loi qui contenait ces promesses soit finie par l’établissement d’une loi nouvelle.

[§] Si les Juifs eussent été tous convertis par Jésus-Christ, nous n’aurions plus que des témoins suspects ; et s’ils avaient été exterminés, nous n’en aurions point du tout.

[§] Les Juifs refusent, mais non pas tous. Les Saints le reçoivent, et non les charnels. Et tant s’en faut que cela soit contre sa gloire, que c’est le dernier trait qui l’achève. La raison qu’ils en ont, et la seule qui se trouve dans tous leurs écrits, dans le Talmud, et dans les Rabbins, n’est que parce que Jésus-Christ n’a pas dompté les nations à main armée. Jésus-Christ a été tué, disent-ils, il a succombé ; il n’a pas dompté les Païens par sa force ; il ne nous a pas donné leurs dépouilles ; il ne donne point de richesses. N’ont-ils que cela à dire ? C’est en cela qu’il m’est aimable. Je ne voudrais point celui qu’ils se figurent.