Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/212

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que les discours de l’un aient un double sens entendu par ceux qui le suivent, et que les discours de l’autre n’aient qu’un seul sens ; si quelqu’un n’étant pas du secret entend discourir les deux en cette sorte, il en fera un même jugement. Mais si ensuite dans le reste du discours l’un dit des choses angéliques, et l’autre toujours des choses basses et communes, et mêmes des sottises, il jugera que l’un parlait avec mystère, et non pas l’autre ; l’un ayant assez montré qu’il est incapable de telles sottises, et capable d’être mystérieux, et l’autre qu’il est incapable de mystères, et capable de sottises.

[§] Ce n’est pas par ce qu’il y a d’obscur dans Mahomet, et qu’on peut faire passer pour avoir un sens mystérieux, que je veux qu’on en juge ; mais par ce qu’il y a de clair, par son paradis, et par le reste. C’est en cela qu’il est ridicule. Il n’en est pas de même de l’Écriture. Je veux qu’il y ait des obscurités ; mais il y a des clartés admirables, et des pro-