Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/231

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C’est encore ce que l’Écriture nous marque, lorsqu’elle nous dit en tant d’endroits, que ceux qui cherchent Dieu le trouve ; car on ne parle point ainsi d’une lumière claire et évidente : on ne la cherche point ; elle se découvre, et se fait voir d’elle-même.

[§] Les preuves de Dieu métaphysiques sont si éloignées du raisonnement des hommes, et si impliquées, qu’elles frappent peu ; et quand cela servirait à quelques-uns, ce ne serait que pendant l’instant qu’ils voient cette démonstration ; mais une heure après ils craignent de s’être trompés. Quod curiositate cognoverint, superbiâ amiserunt[1].

D’ailleurs ces sortes de preuves ne nous peuvent conduire qu’à une connaissance spéculative de Dieu, et ne le connaître que de cette sorte, c’est ne le connaître pas.

La divinité des Chrétiens ne consiste pas en un Dieu simplement auteur des vérités Géométriques et de l’ordre des éléments ; c’est la part

  1. L’orgueil leur a fait perdre ce que la curiosité leur avait fait découvrir.