Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

suivre une fausseté. C’est ce que Dieu ne peut faire, et ce qu’il ferait néanmoins, s’il permettait que dans une question obscure il se fît des miracles du côté de la fausseté.

On doit conclure de là, qu’il est impossible qu’un homme cachant sa mauvaise doctrine, et n’en faisant paraître qu’une bonne, et se disant conforme à Dieu et à l’Église, fasse des miracles, pour couler insensiblement une doctrine fausse et subtile : cela ne se peut. Et encore moins que Dieu, qui connaît les cœurs, fasse des miracles en faveur d’une personne de cette sorte.

[§] Il y a bien de la différence entre n’être pas pour Jésus-Christ et le dire ; ou n’être pas pour Jésus-Christ et feindre d’en être. Les premiers pourraient peut-être faire des miracles, non les autres ; car il est clair des uns, qu’ils font contre la vérité, non des autres ; et ainsi les miracles sont plus clairs.

Les miracles discernent donc aux choses douteuses, entre les peuples