Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/329

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qui subsistent dans le service de Dieu lui en sont eux mêmes infiniment redevables.

[§] Ce ne sont ni les austérités du corps, ni les agitations de l’esprit, mais les bons mouvements du cœur qui méritent, et qui soutiennent les peines du corps et de l’esprit. Car enfin il faut ces deux choses pour sanctifier, peines, et plaisirs. St Paul a dit, que ceux qui entreront dans la bonne vie trouveront des troubles et des inquiétudes en grand nombre. Cela doit consoler ceux qui en sentent ; puisqu’étant avertis que le chemin du ciel qu’ils cherchent en est rempli, ils doivent se réjouir de rencontrer des marques qu’ils sont dans le véritable chemin. Mais ces peines là ne sont pas sans plaisirs, et ne sont jamais surmontées que par le plaisir. Car de même que ceux qui quittent Dieu pour retourner au monde, ne le font que parce qu’ils trouvent plus de douceur dans les plaisirs de la terre que dans ceux de l’union avec Dieu, et que ce char-