Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/376

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Pour considérer ce que c’est que la mort et la mort en Jésus-Christ, il faut voir quel rang elle tient dans son sacrifice continuel et sans interruption, et pour cela remarquer que dans les sacrifices la principale partie est la mort de l’hostie. L’oblation, et la sanctification qui précèdent sont des dispositions ; mais l’accomplissement est la mort, dans laquelle, par l’anéantissement de la vie, la créature rend à Dieu tout l’hommage dont elle est capable en s’anéantissant devant les yeux de sa Majesté et en adorant la souveraine existence, qui existe seule essentiellement. Il est vrai qu’il y a encore une autre partie après la mort de l’hostie, sans laquelle sa mort est inutile ; c’est l’acceptation que Dieu fait du sacrifice. C’est ce qui est dit dans l’Écriture : et odoratus est dominus odorem suavitatisGen. 8. 21., et Dieu a reçu l’odeur du sacrifice. C’est véritablement celle-là qui couronne l’oblation ; mais elle est plutôt une action de Dieu vers la créature, que de la créature vers Dieu,