Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ne quittons donc pas cet amour que la nature nous a donné pour la vie, puisque nous l’avons reçu de Dieu ; mais que ce soit pour la même vie pour laquelle Dieu nous l’a donné, et non pas pour un objet contraire.

Et en consentant à l’amour qu’Adam avait pour sa vie innocente, et que Jésus-Christ même a eu pour la sienne, portons-nous à haïr une vie contraire à celle que Jésus-Christ a aimée, et à n’appréhender que la mort que Jésus-Christ a appréhendée, qui arrive à un corps agréable à Dieu ; mais non pas à craindre une mort, qui punissant un corps coupable et purgeant un corps vicieux, nous doit donner des sentiments tout contraires, si nous avons un peu de foi, d’espérance, et de charité.

C’est un des grands principes du Christianisme, que tout ce qui est arrivé à Jésus-Christ doit se passer et dans l’âme et dans le corps de chaque Chrétien : que comme Jésus-Christ a souffert durant sa vie mor-