Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/388

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n’arrivent que quand ceux de l’âme sont accomplis, c’est à dire après la mort : de sorte que la mort est le couronnement de la béatitude de l’âme et le commencement de la béatitude du corps.

Voilà les admirables conduites de la sagesse de Dieu sur le salut des âmes : et Saint Augustin nous apprend sur ce sujet, que Dieu en a disposé de la sorte, de peur que si le corps de l’homme fût mort et ressuscité pour jamais dans le baptême, on ne fût entré dans l’obéissance de l’Évangile que par l’amour de la vie ; au lieu que la grandeur de la foi éclate bien davantage lorsque l’on tend à l’immortalité par les ombres de la mort.

[§] Il n’est pas juste que nous soyons sans ressentiment et sans douleur dans les afflictions et les accidents fâcheux qui nous arrivent comme des Anges qui n’ont aucun sentiment de la nature : il n’est pas juste aussi que nous soyons sans consolation comme des Païens qui n’ont aucun sentiment de la grâce : mais il est juste que nous